I AM MAKING ART TOO : Gestes d’artistes dans la collection Philippe Cohen

I AM MAKING ART TOO
Gestes d’artistes dans la collection Philippe Cohen

Le mercredi 6 avril 2022 

19h00 | Visite de l’exposition « Gestures »
Art School College Hakibutzim | 5 Hashahar St. Tel Aviv

20h00 | Conférence avec Philippe Cohen et Drorit Gur-Arié
Institut français de Tel Aviv | Rothschild 7

L’Institut français de Tel Aviv reçoit le collectionneur Philippe Cohen et Drorit Gur-Arié, commissaire en chef de la galerie du Collège Hakibutzim, le mercredi 6 avril à 20h00 à l’Institut français de Tel Aviv pour une discussion sur le thème « I am making art too : gestes d’artistes dans la collection Philippe Cohen ». La conférence sera précédée à 19h00 d’une visite de l’exposition « Gestures » à l’Art School Kibbutzim College, Tel Aviv.

Fiction, appropriation, citation sont les moyens qu’emploient les artistes de la collection Philippe Cohen dans cette exposition et la conférence. Ainsi Jill Miller avec sa vidéo I am making Art too revisite la fameuse performance de John Baldessari I am making Art de 1971. Ce sont aussi des artistes qui développent un discours intergénérationnel, comme en témoignent les travaux autour de « Ann Lee » , personnage de manga sorti de l’oubli grâce à Philippe Parreno et Pierre Huygue qui ont acquis les droits de sa diffusion et à qui, ils redonnent vie à leur manière.

Dans la collection, l’écho à Marcel Duchamp est notable. Loris Gréaud effectue un frottage sur la pierre tombale du célèbre épitaphe du père du ready-made « c’est toujours les autres qui meurent », Miri Segal avec Made Ready  reproduit à petite échelle le célèbre ready-made Fontaine, un urinoir adapté aux besoins féminins, Saadane Afif se réapproprie à son tour les multiples reproductions photographiques de la Fontaine de Duchamp, en arrachant les pages de tous les livres où elle est reproduite, Hans Peter Feldmann agrandit la main du maitre, et enfin Mircea Cantor dessine un chèque à l’ordre de Philippe Cohen en guise cadeau pour payer ses honoraires; c’est en même temps un hommage au célèbre dessin que Marcel Duchamp offrit à son dentiste.

Cet hommage peut être assimilé à l’appropriation considérée comme une reprise consciente d’une œuvre d’art portée par une réflexion sur le travail artistique. Ces œuvres témoignent de l’importance de l’image à travers les générations, qu’elles soient recyclées, retravaillées, réinterprétées par des artistes qui questionnent le devenir de l’art. De cette façon, tous les artistes présents dans cette exposition immortalisent à leur manière leurs propres œuvres ainsi que celles de leurs référents. 

De nombreuses œuvres de la collection contiennent des représentations de mains. Cet intérêt pour l’image de la main est surement dû, entre autres, à l’affinité profonde du collectionneur avec la tradition juive et l’iconographie de la main comme signe, de l’indication de la « main de Dieu » à la bénédiction sacerdotale (Birkat Cohanim, la bénédiction des prêtres). L’acquisition récente de Prayer hands (after Dürer) de Mircea Cantor en est une parfaite illustration. 

Sur Philippe Cohen.

Personnalité bien connue du monde de l’art contemporain, Philippe Cohen vit l’art au quotidien. Il a réuni, depuis le début des années 1990, une collection d’une impressionnante qualité, qui a été exposée au printemps 2013 au Musée de Petah Tikva, puis à Paris en octobre 2013 au Passage de Retz, au moment de la FIAC, et enfin à l’automne 2014 au Multimedia Art Museum de Moscou. Son engagement s’est porté à la fois sur les artistes français (Adel Abdessemed, Loris Gréaud, Pierre Huygue, Philippe Parreno) qu’internationaux (Douglas Gordon, Louise Lawler, Paul McCarthy, Cindy Sherman, Danh Vo).

Il voit sa collection comme un outil de réflexion. Bernard Blistène, Directeur du Musée National d’Art Moderne, le décrit : « Il a un mélange de sagacité et de réflexion. Cela a-t-il à voir avec la passion de l’étude, au sens spirituel du terme ? Cela lui a donné, en tout cas, une ligne de conduite, une méthodologie qu’il applique, ou s’applique. Philippe attend beaucoup de l’art » (Roxana Azimi, Le Journal des Arts, avril 2010).

Philippe Cohen a animé différents cercles d’amis de Musées et initié, pour le Musée d’Israël, un comité d’acquisition qui a permis de créer une vitrine de l’art français émergent, au sein de la collection contemporaine de l’institution. Il a par ailleurs organisé, avec le soutien de l’Institut Français de Tel Aviv, des échanges croisés entre les principales institutions françaises et israéliennes pour mieux faire connaitre les scènes contemporaines respectives des deux pays.

Philippe est conseiller en Art et Design. Il a été représentant de la maison de ventes aux enchères Artcurial de 2015 à 2020. Il vit entre Paris et Tel Aviv.

Il a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture en 2018.

Sur Drorit Gur-Arié.

Drorit Gur Arié est commissaire, chercheuse en art et écrivaine. Son travail se concentre sur la dynamique de la culture dans l’espace géopolitique. Responsable du programme curatorial au Séminaire Hakibutzim et conservatrice en chef de la galerie du collège éponyme, également conservatrice en chef de BALCONY – un collectif international rassemblant des conservateurs du monde entier, Drorit a été conservatrice en chef du Petah Tikva Museum of Art entre 2000 et 2019 : elle a supervisé sa réouverture en tant que musée d’art contemporain et a permis au Musée de devenir l’un des plus importants d’Israël. Récompensée plusieurs fois pour son travail, et notamment par la France qui lui attribue les insignes de Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres, Drorit est considérée comme l’une des conservatrices les plus influentes par les magazines Time Out et Forbes. Le magazine Monocle met en lumière son travail en 2010, en la présentant comme une conservatrice de tout premier plan, qui n’a pas peur de présenter des expositions à caractère social ou politique. En France comme à l’international, Drorit a organisé plusieurs dizaines d’expositions : à Mediations Biennale (Pologne), à la Biennale d’art contemporain de Dresde, à la National Gallery de New Delhi, à Toulon (France) ou à la Lublin Public Gallery. Elle organise la première exposition d’art israélien à Nicosie (Chypre). Elle intervient également comme consultante pour un projet d’art israélien en Hongrie et à la Biennale de Venise.

Drorit collabore avec différents médias israéliens ou étrangers dans lesquels elle publie régulièrement sur son travail.