Grégory Abou : « JETESAIS » 22.02.21-15.07.21 Ein Harod

Exposition

Grégory Abou : « JETESAIS« 
Commissaires : Bat-Sheva Goldman Ida et Yaniv Shapira
Avec le soutien de l’Institut français d’Israël
22 février – 15 juillet 2021
Au Mishkan Museum of Art, Ein Harod


Cette exposition présente pour la première fois une série d’œuvres créées par Gregory Abou (né en 1974 en France, Grégory vit et travaille aujourd’hui à Tel Aviv) sous le titre « JETESAIS ». Les vidéos présentent une série de performances réalisées par Abou au cours des cinq dernières années à travers le monde : dans l’archipel de Lofoten au nord de la Norvège, dans la forêt de Yakushima au sud du Japon, au sein de la réserve naturelle d’Ein Ziv dans l’ouest de la Galilée et sur le site byzantin de Shivta dans le désert du Néguev. Abou est un artiste versatile et polyvalent qui utilise dans son travail à la fois la performance et la vidéo. L’exposition présente des installations et des films qui documentent ses performances avec des objets de sa propre conception (de grands bols en céramique, une structure en forme de porte recouverte de feuilles d’or et d’un enrobage en lin) – dans lesquelles l’artiste est à la fois metteur en scène, acteur et réalisateur. Le travail de Grégory Abou, c’est un art renouvelé, rafraîchissant, et engagé en faveur du respect de la nature et du développement durable, imprégné du multiculturalisme qui est le propre de notre époque moderne. « JETESAIS » est à découvrir au Mishkan Museum of Art d’Ein Harod jusqu’au 15 juillet 2021. Cette exposition a reçu le soutien de l’Institut français d’Israël. 

« JETESAIS » est le fruit d’une rencontre entre l’artiste, Grégory Abou, et le Mishkan Museum of Art d’Ein Harod dont il a utilisé les salles désertées pendant le confinement pour s’approprier les lieux et réaliser plusieurs de ses performances retransmises dans le film « JETESAIS : The performance », proposé dans l’exposition. Répondant à l’architecture lumineuse du lieu, Abou a recouvert les murs de la galerie de pièces de tissu, la transformant ainsi en une sorte de Tabernacle dans le désert, un logement temporaire ou une structure nomade dans laquelle les visiteurs sont invités à se rassembler. Au-delà de l’hommage à l’architecture inspirante du musée, Abou explore le concept de « maison ». 

La conscience écologique est aussi omniprésente dans l’œuvre d’Abou qui s’inscrit dans l’environnement naturel dans lequel il se trouve, sans jamais tenter d’en prendre le contrôle, et ce malgré le caractère surprenant et inattendu de ses performances.

Dans le prolongement du concept développé par Walter Benjamin « The natural prayer of the heart » (« la prière naturelle du cœur »), Abou poursuit également une interrogation mystique initiée dans ses précédents travaux intitulés « Areyouthere » (2009–14) dans lesquels il traitait la question existentielle de la proximité ou de l’éloignement de Dieu. La série actuelle, « JETESAIS » répond semble-t-il à cette question, dans l’esprit de notre ère post-laïque avec son ouverture et sa tolérance caractéristiques, par la mise en valeur d’un large éventail de spiritualités.

L’accent est mis sur les éléments – le feu, la terre, l’eau et l’air. Les lieux qu’il choisit sont associés à diverses religions – une vieille église, un beth midrash, des forêts utilisées par les shintoïstes – et il donne aux objets utilisés dans ses cérémonies personnelles des titres bouddhistes ou cabalistiques : la structure en bois en forme de porte marque la transition entre le sacré et le profane, comme la porte japonaise Torii dans la tradition religieuse shinto, la disposition des bols en argile représente les Sefirot kabbalistiques (émanations divines) quant aux robes en lin, qui accentuent la présence physique de l’artiste, il les nomme Kami et Kaze – soit « vent divin » en shinto, une notion qui rappelle également les moines guerriers. 

« Seuls les artistes peuvent nous aider à imaginer le monde d’après ». C’est par ces mots que l’ambassadeur de France en Israël, Éric Danon, a introduit son discours à l’occasion du vernissage de l’exposition JETESAIS de Grégory Abou au Mishkan Museum of Art d’Ein Harod. Et pour cause, le monde dans lequel nous plonge Gregory Abou est un monde idéalisé où le respect semble prendre la place la plus importante : respect envers les autres, respect envers la nature, respect envers soi-même et la nécessaire quête de ce qui profondément constitue l’être humain. En allant s’isoler dans des endroits improbables, en communion avec son environnement, se filmant les pieds dans l’eau ou dans la neige, Grégory Abou nous offre cette réflexion essentielle sur ce qui doit, devrait constituer notre humanité, avec une attention particulière portée à la spiritualité et à l’environnement. Une inspiration – une respiration ? – à considérer dans toute son ampleur au lendemain de la crise de la COVID 19.

L’exposition a reçu le soutien de l’Institut français d’Israël.

Ph. Gregory Abou, extrait de JETESAIS, chapitre 1 : Archipel de Lofoten, Norvège, 2016, vidéo 16 :9, 13 min

En partenariat avec : 

Informations

JETESAIS
Une exposition personnelle de Grégory Abou

Du 22 février au 15 juillet 2021
Mishkan Museum of Art, Ein Harod

Heures d’ouverture : 
Lundi-jeudi : 9h-16h
Vendredi et jours de fête : 10h-13h
Samedi : 10h-14h